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Interview

Retraites: le grand débat. «Financer les retraites par une cotisation sur la consommation». Jean-Luc Cazettes, président de la Cnav, ne croit pas aux fonds de pension.

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publié le 17 mars 1999 à 0h09

Dernière ligne droite pour la mission de concertation sur les

retraites. La semaine prochaine, le commissaire au Plan Jean-Michel Charpin présentera son rapport aux partenaires sociaux de sorte à pouvoir intégrer leurs réactions dans le document définitif qu'il remettra le 31 mars au Premier ministre. Or les remèdes évoqués pour sauver la répartition ­ dont l'allongement de la durée de cotisation- sont loin de faire l'unanimité. Entretien avec Jean-Luc Cazettes, président de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) et secrétaire national de la CGC en charge de la protection sociale.

Quel est l'enjeu du débat sur les retraites pour la CNAV?

Rééquilibrer les comptes de l'assurance vieillesse. Nous enregistrons actuellement des déficits de l'ordre de 4 milliards par an. A l'avenir, ces pertes vont fortement augmenter si aucune décision politique n'intervient. Etes-vous satisfait du travail accompli par la commission Charpin?

Le débat a permis de sensibiliser l'opinion. Cependant je suis déçu: le commissaire au Plan a privilégié une vision comptable des retraites. Que constate-t-il? En 2040, la masse des retraites aura été multipliée par 3, la croissance du PIB par 2,5 et les salaires par 2. Plus de dépenses et moins de recettes, c'est mécaniquement plus de pertes pour la CNAV. On aurait dû dépasser cette évidence. L'équilibre des régimes de retraites dépend de l'évolution de l'organisation du travail et du volume d'emplois disponibles. Ces questions là n'ont pas été abord