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Libération

Le Sénat refuse un sexe aux concubins.

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publié le 18 mars 1999 à 0h11

Au Sénat, pendant qu'on parle du concubinage, on ne cause pas du

Pacs. Patrice Gélard (RPR), chargé par la commission des lois d'écrabouiller la proposition, avait trouvé un truc génial pour faire plus moderne que les députés PS: régler quelques problèmes de la vie pratique à deux, et reconnaître le concubinage dans le Code civil. Avec ou sans référence écrite à l'homosexualité? A cause de cette douloureuse question, l'astuce de Gélard s'est refermé hier sur la majorité sénatoriale comme un traquenard. Les centristes, jouant à «plus ouvert que nous tu meurs» ont proposé d'écrire «sans distinction de sexe». Au groupe Républicains et Indépendants, la précision semblait insoutenable à certains. «On ne va tout de même pas leur allumer un cierge» (ndlr: aux homosexuels) s'est fâché un de leur ténor.

Restait, pour sauver la face de Gélard, le RPR. Mardi soir, lors de la réunion de groupe, le sénateur RPR Maurice Ulrich, également conseiller de Chirac, a plaidé pour la levée de l'ambiguïté. Le président Josselin de Rohan s'y est opposé, craignant de voir la majorité sénatoriale rejeter tout le texte de Gélard à cause de ce «sans distinction de sexe». Alors, hier, l'amendement révolutionnaire a été rejeté par la commission des lois. «Quels cons, ils donnent des verges à la gauche pour se faire battre», soupire un habitué du Sénat.

«Les masques sont tombés», s'est félicitée la sénatrice PS Dinah Derycke. Même Jean-Claude Gaudin (RI) s'exclamait à l'adresse de ses amis de droite, les r