Précision. La revue qui recueillera les contributions des partisans
de Daniel Cohn-Bendit sera baptisée Feu vert. Son comité de rédaction comprend Martine Boutang, éditrice chez Grasset, et non Martine Bontemps comme indiqué dans Libération d'hier.
Daniel Cohn-Bendit est-il en train de capter l'héritage de ce que l'on appelait dans le milieu des années 70 la «deuxième gauche»? Cette gauche qui théorisait l'articulation du marché et de la redistribution et s'opposait aux tenants d'une économie sous le contrôle de l'Etat. De fait, depuis la chute de la maison Rocard et la retraite de Delors, cette famille est déchirée. Lionel Jospin l'a récupérée en partie jusqu'à reprendre dans son équipe quelques-unes de ses figures. Il a aussi emprunté ses thèmes et se pose volontiers en «modernisateur», qu'il s'agisse des privatisations ou de la parité. Mais son libéralisme n'est guère sociétal. Clandestins, Pacs, chasse, nucléaire, rôle de l'Etat: sur toutes ces questions, le Premier ministre reste «première gauche». Et il a souvent déçu des intellectuels ou des artistes, en particulier au moment des lois Chevènement-Guigou sur l'immigration. Cela fait plusieurs années que cette gauche, réformatrice sur le plan économique et volontiers audacieuse sur les questions de société, ne se reconnaît plus systématiquement dans le Parti socialiste même si François Hollande est des siens. Au point de s'investir ailleurs, dans des combats thématiques: défense des sans-papiers, Bosnie, Europe, moderni