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Libération

Corse: les sortants réélus, sans moyens de gouverner. L'équipe RPR-DL de Rossi et de Baggioni dirigera l'assemblée et l'exécutif, mais avec une majorité relative.

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publié le 19 mars 1999 à 0h12

Ajaccio, envoyé spécial.

Jean Baggioni a gagné, mais il est amer. «Je m'interrogeais il y a quelque temps pour savoir si on pouvait oublier les fatigues, les peines, les ressentiments. On peut oublier les fatigues en une seconde. J'espère qu'il me sera donné d'oublier les ressentiments», a déclaré hier l'élu RPR, quelques heures après sa réélection à la tête de l'exécutif corse. Mais ce serait étonnant: les éléphants de la droite corse ont la mémoire longue. Une droite qui règne à nouveau sur la région: l'équipe sortante a été réélue, José Rossi (DL) est à nouveau président de l'Assemblée territoriale. Mais avec une majorité relative de 20 sièges contre 31 aux diverses oppositions, elle se prépare des lendemains qui déchantent.

Du coup, une partie de la gauche, entraînée par Paul Giacobbi, le président (PRG) du conseil général de Haute-Corse, s'était prise à rêver d'une hardie recomposition: une alliance de la gauche plurielle, de la gauche dissidente et des quatre élus aussi à droite qu'encombrants de Philippe Ceccaldi (Libération d'hier). La manoeuvre a échoué et la gauche s'attend elle aussi à quelques explications orageuses. Paul Giacobbi, lui, persiste et signe. «Il est clair que ce changement était possible en réunissant l'ensemble des forces de progrès» en phase «avec l'aspiration populaire», a indiqué hier le maire de Venaco. Pour sa part, il «n'aura de cesse d'y travailler».

«Magouilles». Il a d'abord fallu trois tours pour réélire José Rossi à la tête de l'Assemblée.