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Libération

Emplois fictifs à la mairie de Paris. Suspense et frissons hantent le chateau. Officiellement, l'Elysée minore les soupçons qui pèsent sur Jacques Chirac.

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publié le 19 mars 1999 à 0h12

Jacques Chirac va-t-il être rattrapé par l'affaire des emplois

fictifs de la ville de Paris? L'Elysée se bouche le nez. Et attend la décision du parquet de Nanterre qui pourrait tomber aujourd'hui ou en tout début de semaine (lire ci-contre). Officiellement, les conseillers du chef de l'Etat minorent les derniers rebondissements de l'enquête. Un pet de lapin, cette lettre signée par Jacques Chirac (Libération du 17 mars). Dans cette missive datée du 16 décembre 1993, l'ancien maire de Paris demande «l'ascension au deuxième échelon» de Madeleine Farard, employée de la ville de Paris qui doit partir à la retraite. Petit problème, elle n'a pas de bureau à l'Hôtel de ville et travaille au siège du RPR, rue de Lille. De plus, elle est la collaboratrice de Jean-Claude Pasty, «conseiller spécial pour l'agriculture du président du RPR», comme l'écrit l'intéressé. Autant dire de Jacques Chirac. Du coup, voilà le chef de l'Etat soupçonné de «prise illégale d'intérêts». A l'instar d'Alain Juppé, qui avec ses deux casquettes d'ancien adjoint chargé des finances de la capitale et de secrétaire général du mouvement gaulliste, a été mis en examen par le juge Patrick Desmures pour des faits identiques. Ce dernier a transmis ce document au procureur de la République de Nanterre, Yves Bot, afin de solliciter ses réquisitions. Officieusement, l'entourage présidentiel est préoccupé. Il vire à la paranoïa. Et va jusqu'à accuser Matignon d'avoir monté toute cette affaire pour masquer celles dans