Longtemps les agriculteurs se sont levés de bonne heure. Et hier,
dans le cadre de leur mobilisation pour refuser le compromis sur la PAC, ils ont réveillé, à l'heure du laitier, les préfets de Meurthe-et-Moselle, des Vosges, du Tarn-et-Garonne, du Pas-de-Calais et des Yvelines, à Versailles où la FNSEA tient son 53e congrès. Réveils en fanfare le matin, goûter avec le ministre l'après-midi, puisque Jean Glavany est venu clôturer ledit congrès à l'heure du thé. En la période, le rendez-vous était risqué. Et le titulaire du portefeuille de l'Agriculture pouvait s'attendre à un accueil d'autant plus musclé que les sympathies du syndicat agricole majoritaire penchent clairement à droite.
Coluche cité. Agressif, son président, Luc Guyau, qui est en campagne car le conseil d'administration de la FNSEA doit voter sur sa réélection le 1er avril prochain, a donné le ton: «Nous n'admettons pas que l'Agenda 2000 (nom de la renégociation européenne globale dans laquelle s'inscrit la réforme de la PAC) démolisse le modèle agricole européen.» Et d'ajouter: «Vous nous dites, monsieur le ministre, que vous n'avez pas voté ce compromis" Vous renvoyez la balle aux chefs d'Etat et de gouvernement (qui doivent se rencontrer les 24 et 25 mars à Berlin pour poursuivre la discussion sur l'Agenda 2000, ndlr). Mais avez-vous fait des réserves formelles sur les sujets qui inquiètent les agriculteurs? Tout cela est pourtant de votre responsabilité de ministre de l'Agriculture! Votre position me fait p