Le 27 septembre, Alain Belviso (PCF) est élu député d'Aubagne-La
Ciotat. De 20 voix. La victoire est là. A quel prix?
Entendue fin février par le juge marseillais Patrick Ardid, qui instruit une plainte de l'adversaire «volé» Bernard Deflesselles, une attachée territoriale de la mairie a reconnu que, le soir du deuxième tour, vers 20h45, une réunion a eu lieu avec les hauts fonctionnaires municipaux: il s'agissait de faire coller les résultats, défavorables, avec les dires du maire Jean Tardito qui, quelques minutes plus tôt, avait annoncé la victoire de son dauphin. D'où quelques «altérations» pour retourner le résultat du vote, pendant que l'heureux gagnant fêtait la victoire.
Utilisant des photos par stéréo-microscope et des «images électroniques dans l'invisible», l'expert graphologue, Gilles Giessner, a révélé les différences d'encre et les écrits effacés. Ainsi, bureau 10, le chiffre de Belviso est augmenté de 90, celui de son adversaire, baissé de 40. Certaines images produites par l'expert sont éloquentes: on y voit, par transparence, le nombre initialement marqué, sous celui rectifié. Bureau 17, Belviso gagne cent voix d'un trait d'écriture (292 devient 392), les signatures des assesseurs de son adversaire sont refaites. Selon l'expert, 49 signatures sont «des contrefaçons qualifiables de serviles et grossières, probablement tracées par un même scripteur». Bref, comme dit un proche du dossier, «ils ont cagué».
Mais, de toutes les personnes entendues, seule une attachée