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Libération

Euthanasie : les aveux désavoués

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Le livre de l'infirmière de Mantes-la-Jolie est sous la menace d'une interdiction.
publié le 20 mars 1999 à 0h13

L'avocat Olivier Morice aime les comparaisons. «Ce livre pose le même problème que celui qu'a posé, en son temps, l'ouvrage du docteur Gubler à propos du cancer de François Mitterrand. Il s'agit du secret médical qui est ouvertement bafoué. C'est pour cela que nous introduisons un référé d'heure en heure pour interdire la publication du livre de Christine Malèvre.»

Le titre est sans appel : Mes aveux. Et Christine Malèvre ­ (ou du moins son éditeur, les Editions Fixot) ­, devait bien se douter que la publication de son témoignage n'était pas sans poser quelques problèmes.

Une affaire percutante. En juillet, cette infirmière de l'hôpital de Mantes avait été mise en examen pour meurtre, accusée d'avoir commis, à plusieurs reprises, des actes d'euthanasie à l'encontre de malades en stade terminal, du service de pneumologie de l'hôpital de Mantes-la-Jolie. L'affaire avait fait grand bruit. D'abord, parce que les informations les plus variables avaient circulé sur le nombre de patients que Christine Malèvre aurait aidés à mourir. Une trentaine, comme elle l'a déclaré lors de sa garde à vue? Ou bien quatre ou cinq, comme elle l'a affirmé ensuite devant le juge d'instruction? Ensuite, la personnalité de cette infirmière s'est révélée complexe; présentée comme une excellente soignante, Christine Malèvre a tout de suite déclaré que «c'était la solitude qui l'avait conduite à ces gestes, accomplis en pleine humanité». Des propos «généreux»