Menu
Libération

Une odeur de fraude qui ne gène pas le PCF. La circonscription d'Aubagne pourrait passer à droite.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 mars 1999 à 0h13

Aubagne, La Ciotat, envoyé spécial.

Alain Belviso va «très très bien.» Et «avec le moral en plus». A ses côtés, Jean Tardito. «On y va fort, dit le maire communiste d'Aubagne. Et on va gagner, c'est sûr.» «Et certain», ajoute Belviso. Il n'y a qu'eux deux qui y croient. Mais sur ce marché d'Aubagne, ils sont chez eux. Tardito, le maire monarque. Belviso, son vassal. Les marchands les saluent avec déférence: le PCF tient la ville depuis 37 ans. A Tardito, le marchand d'olives dit: «Vous êtes un vrai. Un homme.» Tardito sourit: c'est si bon d'oublier les soucis. «Ah! Les senteurs!, se pâme-t-il. C'est de l'anis?» Oui. Mais ça pourrait bien être du soufre. Ces odeurs de fraude" «La fraude? Ne venons pas polluer le débat», dit Belviso, 36 ans. Ce pur apparatchik sans charisme, monté en graine à l'ombre de Tardito, a goûté quelques mois aux joies de la députation, après avoir récupéré le siège de son mentor, avec 20 voix d'avance, le 27 septembre.

«Imposteur». L'invalidation du Conseil constitutionnel, le 3 février, pour une «fraude organisée» sur laquelle les Sages n'ont aucun doute, en a fait soudain un «imposteur», comme on murmure dans son dos. Mais, par une bizarrerie législative, il peut repartir devant les électeurs de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui votent dimanche pour le premier tour. «Vous imaginez, s'il gagne?», demande Bernard Deflesselles, le candidat (DL) de la droite, «volé» en septembre. S'il est élu, Deflesselles promet que sa première propositio