Arlette Laguiller et Alain Krivine, les deux leaders d’extrême gauche, «ne radotent pas». Même s’ils répètent, depuis près de trente ans, leur sempiternelle rengaine. Un refrain qu’ils ont eu, pour une fois, l’occasion de jouer hier à une heure de grande écoute sur TF1 lors de l’émission Public animée par Michel Field. Mieux, de cette constance à dénoncer «un système pourri», selon la porte-parole de Lutte ouvrière (LO), qui «pousse les entreprises à licencier pour voir le cours de leur action en Bourse augmenter», le couple quinquagénaire du trotskisme français entend en faire un atout pour les élections européennes. «On nous reproche de toujours dire la même chose, reconnaît le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), mais moi, ce que je reproche aux autres, c’est de retourner leur veste. Avec nous, au moins, les gens peuvent être sûrs qu’en votant pour notre liste le dimanche, nous n’allons pas les trahir le lundi.»
Idées d’avenir. Révolutionnaires, ils le restent, car «cela signifie refuser une société dont la logique aboutit à cinq millions de chômeurs et de se dire que cette société n’est pas là pour répondre aux besoins des gens mais ne cherche que le profit», estime Alain Krivine. Et communistes toujours, car pour Arlette Laguiller, loin d’être à mettre au rancard, elle et son compère d’élections «représentent les seules idées d’avenir. Les seules idées d’avenir, c’est de revenir aux vraies idées communistes, aux vraies idées socialistes». Et