Marseille, de notre correspondant.
L'électeur est une bête curieuse. D'abord, dimanche, il s'est relativement précipité sur les urnes à Aubagne-La Ciotat: avec 50% de participation, on progresse de 13% par rapport à la législative partielle de septembre dernier. Ensuite, dans son euphorie, il a voulu faire une majorité d'heureux. La droite, dopée, repart avec un beau manteau de voix, et la gauche, soulagée, ne prend pas la veste redoutée. Seule l'extrême droite, dégonflée, perd la moitié de sa chemise.
Bipolarisation. En fait, les électeurs ont voté comme dans un troisième tour. Encore branchés sur le scrutin de l'automne provoqué par la démission du député communiste Jean Tardito et chauffés par l'unique thème de campagne cette «fraude organisée» qui a justifié l'invalidation, le 3 février, de son successeur Alain Belviso , les uns ont sanctionné le PC en se reportant dès le premier tour sur le candidat de droite; les autres ont soutenu les communistes face aux «comploteurs ultralibéraux». De cette bipolarisation, le PS et surtout le FN ont fait les frais.
A droite, l'électeur a donc donné une grosse prime au candidat «volé» le 27 septembre. A 39,8%, Bernard Deflesselles (Démocratie libérale) fait un bond de douze points et décroche la pole position, une première dans ce bastion fidèle aux communistes depuis trente-sept ans. «On pensait être trois, quatre points devant, on en a sept d'avance», rigole Deflesselles. A gauche, l'électeur a cru Alain Belviso quand il c