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Libération
Portrait

Robin des lois. Georges Courtois, 52 ans.

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Copreneur d'otages de la cour d'assises de Nantes en 1985, il y revient en chroniqueur judiciaire.
publié le 23 mars 1999 à 23h57

Au palais de justice de Nantes, la mine goguenarde de Georges Courtois ne passe pas. Le preneur d'otages de la cour d'assises de Loire-Atlantique en 1985 a beau revenir sur les lieux du crime, armé d'un Bic et d'un carnet, en chroniqueur de la Lettre à Lulu – feuille insolente et satirique –, le pied de nez indispose notables, magistrats et policiers. Le bandit s'en fiche. Il n'a jamais aimé «ces gens-là». Le voleur des bas-fonds de la ville négrière a tatoué les pointillés de la guillotine autour de son cou, «telles les marques au fer rouge des esclaves». Les prénoms de sa femme, Chantal, de ses filles, Chrystel et Cécile, de son petit-fils Max sont gravés sur sa main. Arbre généalogique anarchique. Courtois a pris racine dans l'eau: chapardages sur les quais de la Loire à Nantes ; maison de correction à Bordeaux. A 14 ans, il y passe ses journées au «cachot», les pieds dans vingt centimètres de flotte, été comme hiver, car il ne veut pas aller à l'atelier: «J'ai refusé d'être plombier, mon premier combat. Je voulais être prof de français.» Obstiné, il finit par décrocher une «dispense» pour étudier au lycée de Talence. Seconde. Première. Il s'échappe de la maison de correction, prend des vacances à Rochefort-sur-Mer et tombe sur les gendarmes. Une «vieille peau de juge» l'expédie un an en prison.

Le bac de lettres en poche et la liberté en bandoulière, Georges hésite à continuer sa carrière de voleur. La mort à 39 ans de