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Libération

Courrier du coeur. Le Pen publie huit lettres, étonnamment consensuelles, à des hommes politiques de gauche et de droite.

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publié le 24 mars 1999 à 0h16

Jean-Marie Le Pen, homme d'ouverture? Cocasse, voire irréelle au

regard de ses dernières pérégrinations bruxelloises (lire ci-dessus), la formule reflète pourtant la ligne de conduite que le président du Front national tente d'adopter pour son début de campagne européenne. Dernier exemple en date, un livre, intitulé Lettres françaises ouvertes, qu'il a présenté lundi. Signe des temps, il avait, pour l'occasion, ouvert à la presse son hôtel particulier de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

Clins d'oeil. Dédié «à Jany» et publié par les éditions Objectif France, créées par le FN pour pallier la défection des Editions nationales, propriété de Mégret, l'opuscule rassemble huit lettres que Le Pen adresse à des personnalités qui, «à un moment ou un autre, ont manifesté un certain patriotisme et une réserve vis-à-vis de l'Europe mondialiste». Multipliant les clins d'oeil en tous sens, il s'y lance dans une impossible quête d'interlocuteurs pour briser la marginalisation qui le menace.

A Philippe de Villiers, le président du FN lance ainsi: «Ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare.» A Charles Pasqua, il écrit: «Marchons ensemble ("). Si nous sommes côte à côte, chaque Français entendra mieux le cri sourd de son peuple qu'on enchaîne.» Il «tend» également «la main» à Jean-Pierre Chevènement pour un «combat commun» contre «une Europe qui sera dominée par la technocratie bruxelloise».

Déférence. Plus étonnant encore, Le Pen écrit à Lionel Jospin. Une missive pleine de déféren