Il ne manque plus que les socialistes. A gauche, au bal des
européennes, tout le monde s'échauffe déjà sur la piste. Les Verts y ont envoyé un remuant Cohn-Bendit; les trotskistes, leur couple mythique Arlette et Alain pour un pas de deux assez raide; les communistes ont déballé le carnet d'adresses mondaines de Robert Hue. Quel sera donc le plus des socialistes? Hier soir, rue de Solférino, la commission électorale était encore occupée à trier sortants-prétendants, vieux-jeunes, hommes-femmes, socialistes-non socialistes. Elle ne savait pas encore quelle serait la couleur du ruban qui permettra d'envelopper le tout pour une présentation officielle, samedi, devant le conseil national du PS. La liste socialiste partira sans clinquant, mais avec la promesse des sondages d'être en tête le 13 juin.
Hollande à reculons. Numéro un: François Hollande, venu à reculons parce que Lionel Jospin et le rôle traditionnel dévolu au premier secrétaire l'y obligeaient. Deux: Pervenche Bérès, très motivée, en revanche. Parité oblige, les chiffres pairs sont occupés par des femmes. Pourtant, flottait autour de cette députée sortante, de tous les débats socialistes sur l'Europe, le non-dit d'un visage abîmé par un grave accident de scooter un jour de 1995, alors qu'elle sortait de la rue de Solférino. Sa «gueule cassée», comme elle dit, ne l'a pas arrêtée. Laurent Fabius a personnellement appuyé sa demande. Le PS fait aujourd'hui comme s'il n'avait jamais douté de sa candidate. Trois: Sami Naïr,