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Libération

Les députés PS bridés sur la présomption d'innocence.

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publié le 24 mars 1999 à 0h16

Le débat a été vif, hier, au groupe socialiste de l'Assemblée

nationale autour du projet de loi de la présomption d'innocence. «Très dur», même, selon certains. En réunion de bureau d'abord, les députés, menés par leur président, Jean-Marc Ayrault, ont retiré l'amendement de Frédérique Bredin menaçant la liberté de la presse par le biais d'un aménagement de l'article 9-1 du code civil. Cette décision, prise en l'absence de la députée de Seine-Maritime, a été plus tard entérinée par le groupe en sa présence. «C'était étrange, raconte un participant, tout le monde lui est rentré dedans, alors que chacun connaissait depuis longtemps l'existence de cet amendement.» Le texte du projet de loi est au final très proche de celui présenté par Elisabeth Guigou. «Ce sera le texte et rien que le texte», assuraient d'ailleurs hier la chancellerie comme Matignon. Dans d'autres domaines, presque tous les amendements présentés par Lazerges et Bredin dans un sens plus libéral, notamment sur la détention provisoire, ont été retoqués. «Cela ne me choque pas qu'il y ait une cohérence entre le groupe et le gouvernement, explique Christophe Caresche, hostile à ces amendements. Le texte de la chancellerie apporte des améliorations substantielles au système existant.» Ce n'est pas l'avis de tous: «Je suis très déçu, assure un député socialiste, nous nous sommes battus ensemble pour les libertés et j'ai découvert des députés si mous. Et je ne suis pas le seul à être attristé devant ce texte.» Jack La