Et de deux. En une semaine jour pour jour, ce sont deux anciens ministres de François Mitterrand qui se retrouvent contraints à une préretraite peu glorieuse. A chaque fois, les apparences sont là pour ménager tant bien que mal les susceptibilités: une démission collective de la Commission de Bruxelles pour dissimuler les manquements d’Edith Cresson, mise en cause par un rapport d’experts indépendants; une mise en congé volontaire de la présidence du Conseil constitutionnel pour camoufler les errements de Roland Dumas, mis en examen dans l’affaire Elf. Mais les apparences ne trompent personne. Dans les deux cas, la décision est trop tardive pour ne pas apparaître pour ce qu’elle est: prise sous la contrainte, sans panache et sans dignité. Décidé à céder le moins possible, l’ancien ministre des Affaires étrangères va jusqu’à se contenter d’une demi-mesure qui ne règle pas grand-chose. Certes, il ne préside plus mais il est toujours membre. De fait, le soupçon continuera de peser sur l’institution. On imagine avec amusement le Conseil devant se prononcer dans les prochaines semaines sur la constitutionnalité du projet de loi sur la présomption d’innocence » C’est dire si la situation actuelle ne pourra s’éterniser.
Soutiens de circonstance. D’autres à la place de Dumas auraient estimé, dès le début de l’affaire, que le fait même qu’ils soient mis sur la sellette les obligeaient à quitter leurs fonctions pour préserver le cénacle qu’ils présidaient et, accessoirem