Ce matin, pour leur dernière réunion au Plan, les syndicats ont
prévu les fleurs et les couteaux. Un gros bouquet pour Jean-Michel Charpin, grand ordonnateur de la mission sur l'avenir des retraites, qui a «pris le parti de la concertation en lieu et place de l'affrontement des corporatismes», comme dit la CGC. Un poignard affûté pour le commissaire au Plan Charpin, auteur du rapport éponyme qui préconise d'allonger à 42,5 années la durée de cotisation. «Le grand débat national sur l'avenir des retraites ne pourra pas s'appuyer sur une telle proposition», avertit Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT. Et FO de prévenir qu'il défendra mordicus les «acquis sociaux», à commencer par ceux de son bastion de la fonction publique. Et certains, à la base, d'agiter le chiffon rouge: «Comme en novembre et décembre 1995, la CFDT-cheminots prendra toutes ses responsabilités pour la défense de notre régime de retraite, l'âge de départ en retraite et le montant des pensions.»
Sauver la répartition. Tous lardent le rapport Charpin. Mais peu militent pour le statu quo. Nicole Notat, secrétaire nationale de la CFDT, a rappelé avec force les politiques à leurs responsabilités. «Nous voulons négocier avec le gouvernement», martelait-on hier à la CFDT. «En l'absence de décisions, nous assisterons à l'effondrement du taux de remplacement salaire/pensions des retraités du privé en 2020, s'inquiète de son côté Jean-Christophe Le Duigou. La réforme Balladur de 1993 conduit à un d