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Libération

Examen du projet de loi sur la présomption d'innocence à l'Assemblée. Gauche et droite la main dans la main.

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publié le 26 mars 1999 à 0h17

Les députés de droite et de gauche ont voté souvent main dans la

main, hier, pour tenter de renforcer le projet de loi d'Elisabeth Guigou sur la présomption d'innocence qu'ils examinent depuis mardi. Non au surpeuplement. Au détour des débats, la déception de certains socialistes face à un texte qu'ils jugent trop timoré était perceptible. Ainsi, Jacques Floch (PS, Loire-Atlantique) a-t-il proposé de limiter les incarcérations aux nombres de places de prison: «On parle de l'encombrement temporaire des prisons, mais il est permanent». Il a rappelé que les détenus provisoires devraient normalement être seuls en cellule, sauf exception, «mais de l'exception, nous avons fait la règle», a-t-il accusé. Il a emporté l'adhésion de Jean-Pierre Michel (MDC), son collège de la Haute-Saône: «C'est le numerus clausus, il existe dans beaucoup de pays. J'y suis favorable pour les condamnés aussi». Frédérique Bredin, socialiste de Seine-Maritime, a renchéri: «Les prisons sont surpeuplées, il est inadmissible que l'Etat se prévale de ses propres turpitudes et que les individus en payent les conséquences». Et Pierre Albertini (UDF, Seine-Maritime) les a soutenus avec vigueur: «Ce sujet touche à la dignité des personnes, il faut tenir compte des conditions inhumaines dans lesquelles les détenus s'entassent. Il est trop facile de considérer l'administration pénitentiaire comme la poubelle de la justice». L'amendement a été adopté par tout le monde.

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