La mission Charpin s'achève dans la cacophonie. Six mois durant, le
Commissariat au Plan a tenté d'harmoniser les positions des partenaires sociaux sur la question des retraites. En vain. Hier, un concert de voix discordantes a accueilli la présentation du rapport qui sera officiellement remis début avril à Lionel Jospin. La CFTC comme la CGC trouvent «inopportunes» les conclusions du Plan. La CGT les «récuse», FO les «rejette», l'UNSA y est «hostile» et la FSU (éducation nationale) menace d'appeler sa base à manifester «contre des propositions inacceptables». Menace sur la retraite. A l'inverse, le Medef considère que «les thérapeutiques proposées sont loin d'être à la hauteur des enjeux». Seule la CFDT tient la note: «Le constat de Jean-Michel Charpin est fondé: le baby boom va devenir le papy boom, pourquoi se cacher la vérité? Il y a menace sur le droit à la retraite». De fait, le plan a tiré de ses travaux une certitude: à moins d'une réforme d'ampleur, le choc démographique que va connaître la France à partir de 2006 menace gravement la survie de la retraite par répartition. Et de préconiser une potion amère: porter progressivement à 42,5 années la durée de cotisation des actifs du privé comme du public. De quoi mécontenter un patronat pressé d'en finir: «Les mesures nécessaires ne doivent plus être différées, notamment celles concernant le secteur public». Mais surtout braquer les syndicats de fonctionnaires, FSU et UNSA. Poussée par sa puissante fédération cheminot