La France vieillissante a la vue courte. La plupart des pays développés n'ont pas attendu d'être au pied du mur pour réformer des régimes de retraite menacés par leur démographie indolente. Leurs réglages sont draconiens, d'autant plus lorsque les régimes publics, garants de la solidarité intergénérationnelle, assurent l'essentiel des prestations. C'est le cas en Allemagne ou en Italie où, en 1996, le financement des retraites absorbait, respectivement, 12,8% et 13,4% du PIB (contre 12,1% du PIB en France en 1998).
L'âge de la retraite est l'un des leviers les plus courants. En 2022, les Américains seront tenus de travailler jusqu'à 67 ans. Les Allemands comme les Britanniques devront attendre 65 ans avant de quitter la vie active. Minimum. Car les actifs entrés tardivement sur le marché du travail doivent cotiser pendant 45 ans en Allemagne, 40 ans en Italie, 44 ans au Royaume-Uni pour les hommes, les femmes pouvant se contenter de 39 annuités. Refonte en profondeur. Dans le même temps, les pensions sont revues à la baisse: non seulement les modalités de calcul sont moins avantageuses au moment de la liquidation, mais leur progression suit l'évolution des prix et non plus des salaires. C'est le cas depuis 1992 en Italie (réforme Amato) et depuis 1981 au Royaume-Uni. Les générations du plein-emploi contribuent donc activement à l'effort collectif.
La Suède et l'Italie ne se contentent pas d'un toilettage. Ces deux pays ont programmé une refonte en profondeur de leurs trop no