Le gouvernement souhaite que l'an 2000 soit «une année de
transition» pour les 35 heures, afin que la date d'entrée en vigueur de la réduction du temps de travail, prévue au 1er janvier 2000, ne soit pas un frein à la poursuite des négociations entre les différents partenaires sociaux. La ministre de l'Emploi, Martine Aubry, espère ainsi échapper à un dilemme: reporter d'au moins un an la date d'application, comme le réclame le Medef, ou respecter strictement les échéances, auxquelles sont fortement attachés la plupart des syndicats et la majorité de gauche.
«D'ici à la fin de l'année, nous aurons peut-être 2,5 à 3 millions de salariés couverts par des accords d'entreprise sur les 35 heures mais sûrement pas dix millions. L'an 2000 ne peut pas être raté. La montée en régime des négociations doit donc se poursuivre l'année prochaine», souligne-t-on dans l'entourage de Martine Aubry. «A partir du moment où l'objectif de la seconde loi (sur les 35 heures) est de développer la négociation, il faudra que l'an 2000 soit une période de transition et que certains mécanismes, comme par exemple les heures supplémentaires, ne viennent pas troubler ces négociations», a déclaré Yves Barou, directeur-adjoint du cabinet de Martine Aubry, lors d'un débat sur les 35 heures, organisé jeudi par la CFDT.
La seconde loi, prévue à l'automne 1999, devra «montrer que le cap des 35 heures est bien là». Le gouvernement réfléchit à la possibilité d'autoriser un volant d'heures supplémentaires, dégressif