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Libération
Portrait

Au bon gré du président Larché. Il dicte son rythme à la commission des Lois du Sénat. Au risque de lasser.

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publié le 27 mars 1999 à 0h18

Jacques Larché, sénateur RI de Seine-et-Marne, aurait pu être garde

des Sceaux. Il a fait mieux. Président de la commission des lois du Sénat. En seize ans, il a vu passer treize locataires de la Chancellerie, politiques pressés, avides de laisser leur empreinte dans le marbre de la loi, vulnérables aux médias, à l'opinion, ces ignorants d'un travail sage. Tous se sont cassé les dents sur cette statue de l'éternité sénatoriale: «Le gouvernement peut bien décréter l'urgence, le Sénat a tout son temps» est sa phrase préférée.

Incontournable. Si les hommes politiques vivent de l'illusion qu'ils pèsent sur quelque chose, lui, à 79 ans, suspend le temps législatif. A rendre chèvres les ministres, Elisabeth Guigou la première, dont le calendrier est tributaire du bon vouloir de Larché. S'il traîne les pieds, la présomption d'innocence et l'indépendance du parquet ne seront pas prêts pour la fin de l'année. Et, comme le vote de ces deux textes est le préalable imposé par le président de la République avant de convoquer les deux Assemblées en Congrès pour l'adoption de la réforme du CSM (Conseil supérieur de la magistrature), Elisabeth Guigou devra patienter. «Le président est zen», rigole un sénateur qui a préféré migrer vers une commission «plus réactive et moins réac».

Jacques Larché est incontournable. Beaucoup de réformes passent par sa commission, dont les révisions constitutionnelles, qui nécessitent l'avis conforme du Sénat. La gauche le traite avec égards. «Il n'est pas simple