La pluralité dans la pluralité. Non seulement la gauche au pouvoir
ira désunie à la bataille européenne, avec trois listes pour cinq partis, mais de plus chacune de ces listes est elle-même plurielle. Voire remplie de contradictions. Tour d'horizon de l'art d'accommoder les contraires.
PS: l'épine MDC. Parce que Lionel Jospin et Jean-Pierre Chevènement l'ont voulu, PS et MDC font liste commune. Républicains antieuropéens retrouvent donc leurs anciens camarades socialistes proeuropéens, sans d'ailleurs que cela ait grand-chose à voir avec l'Europe. C'était mieux pour la majorité plurielle et pour les affaires de Jean-Pierre Chevènement, qui ne se voyait pas peser 2% au soir du 13 juin. Dans les rangs de son mouvement, pourtant, ça a fait mal, tant cela ressemble à un hara-kiri. Au PS, ça ne passe guère mieux. D'aucuns se demandent si cela fera davantage gagner ou perdre des voix. Il n'y en avait qu'un pour habiller de mots une telle alliance. C'est Lionel Jospin qui, hier, en conclusion de la convention nationale du PS, disait: «Ni négation de l'Europe, ni négation de la nation.» Tout en prudence. Tout lui. PCF: bric et broc. Robert Hue s'est incarné dans le rôle du marieur de carpes et de lapins. Antimaastrichtien farouche, il se trouve accouplé avec Geneviève Fraisse, ancienne déléguée interministérielle de Lionel Jospin, qui a voté en faveur du traité européen. La présence de cette «européenne de longue date», en deuxième position sur la liste, n'a pas été sans provoquer qu