François Hollande connaîtra-t-il enfin les délices d'être le
premier? Lui qui a mis tant de temps à se convaincre du bien que pourrait faire à sa notoriété naissante la conduite de la campagne européenne des socialiste, a passé le week-end à comprendre qu'on peut s'y faire mal. En marge de sa convention Nation-Europe à Paris, le PS faisait d'ultimes corrections à sa liste pour les élections européennes. Le premier secrétaire a donc fait quelques tours dans la grande salle de la Mutualité pour se faire voir des militants et des caméras, puis a disparu dans les étages, où on se livrait au jeu cruel des chaises musicales. «Je n'aime pas ça», maugréait-t-il. Normal, pour qui a toujours fui le conflit. Cahier de doléances. Il s'est fait coincer en bas d'un escalier par une délégation de Rhône-Alpes furibarde de ne pas voir son champion figurer parmi les éligibles. Il a bien vu que ses voisins de bureau, membres de la direction du PS, boudaient parce qu'il ne leur a pas trouvé davantage de place. Il a subi la pression des fabiusiens qui trouvaient les leurs pas assez bien placés, comme il a entendu les sarcasmes de la vieille garde jospiniste qui trouvait, elle, que le premier secrétaire cajolait trop les amis de Laurent Fabius. Il a fallu, après moult interventions dont celle de Martine Aubry sauver la place du constitutionnaliste sortant Olivier Duhamel. Enfin, la tête de liste connaît par coeur la petite histoire pas glorieuse qui poursuit le numéro 9, Gérard Caudron, maire