Toulon envoyé spécial
Le petit chat est mort, Le Chevallier ne va pas fort et Le Pen est de plus en plus seul. «Sentimentalement, ça me touche moins que la perte de mon chat qui est mort cette nuit.» Affectant l'indifférence, c'est ainsi que Le Pen a commenté hier matin, en arrivant à la convention de lancement de sa campagne européenne (lire page 16), réunie au Bourget (Seine-Saint-Denis), la démission du FN du maire de Toulon (Var) et député européen Jean-Marie Le Chevallier. Le Pen a fait mine d'être prêt à oublier la «décision aberrante» de son ami de vingt-cinq ans, qui fut son directeur de cabinet et le trésorier du groupe des droites européennes: «Quand les gens sont malades, on leur pardonne beaucoup de choses"» Lâché de toutes parts, collectionnant depuis un an les défaites électorales, écarté de la prochaine liste FN aux européennes, ballotté à la tête d'une majorité qui se délite, Le Chevallier a choisi la fuite en avant. Après quatre ans d'une dérive, qui, de «laboratoire du FN», a transformé Toulon en symbole de tous les échecs frontistes.
Voix pâteuse. Il est 23 h 40, vendredi soir, lorsque le maire de Toulon s'empare de son téléphone et appelle l'AFP. La soirée a été longue et la semaine plutôt rude. D'une voix pâteuse, un rien confus, il explique: «C'est une décision plus sentimentale que politique. Elle fait suite à de nombreux gestes de Jean-Marie Le Pen nuisibles à notre mouvement. Il ne soutient pas la politique de la jeunesse menée par la majorité municipa