Manche, envoyée spéciale.
La Hague, deuxième" son brouillard toujours, ses barbelés inquiétants et, de temps à autre, son candidat aux européennes. Il y a deux mois, c'était Daniel Cohn-Bendit. Hier, c'était Philippe Séguin. Les bords de mer de la Cogema sont, semble-t-il, devenus le décor quasi obligé de la campagne électorale, là où se retraitent à la fois les déchets nucléaires et le discours politique.
Hier, pas l'ombre d'un syndicaliste. Nappes blanches, cafés, croissants, pains aux raisins, le ban et l'arrière-ban de la direction et de très serviables «assistantes en relations publiques, qui sont là pour répondre à vos questions». Un cadeau a même été préparé à l'intention du candidat. C'est un container de déchets miniatures soit quand même «la consommation électrique d'une famille pendant une vingtaine d'années», précise un responsable du site. Philippe Séguin prodigue son plus aimable sourire, tout en soupesant l'inoffensive petite chose. La maison sait recevoir les amis.
Vivier d'électeurs. Comme elle sait le faire avec ses ennemis. La Hague, 19 janvier, première" Daniel Cohn-Bendit arrive en bus avec délégation verte et journalistes. La nourriture pourrie de préférence avait choisi de voler plutôt que de faire de la figuration sur de jolies nappes. Les ouvriers avaient débrayé avec, une fois n'est pas coutume, la bénédiction de la direction. Et, parce que l'écologiste ne devait repartir sans s'en souvenir, Cohn-Bendit a eu son florilège de «sale boche» et de m