Un peu de crêpe ornera le guidon des vélos de La Rochelle. Et un peu
plus encore au revers de la veste des radicaux de gauche. Mais certainement pas au sac à dos des SDF de France et de Navarre. Michel Crépeau maire du premier port de la Charente-Maritime depuis 1971, cofondateur du Mouvement des radicaux de gauche en 1972, inventeur du vélo gratuit en ville et du premier arrêté municipal antimendicité le 4 juillet 1995 est décédé hier, à l'âge de 68 ans. Ce gouailleur des meetings de la gauche et de l'Assemblée nationale a quitté le monde à la vieille manière théâtrale. Sur les planches, au milieu des députés du groupe RCV qu'il présidait depuis deux ans. Il est décédé une semaine tout juste après avoir fougueusement plaidé pour l'épargne populaire, lors de la séance des questions au gouvernement, mardi dernier. Victime d'un accident cardiaque, il était maintenu en sommeil artificiel à l'hôpital Cochin, à Paris. Ralliement. Michel Crépeau n'a jamais quitté ni sa ville, ni ses amis, ni surtout ses convictions. «Je suis toujours resté dans l'opposition. Y compris vis-à-vis de moi-même», commentait-il l'air distant. Sa première heure de gloire, il est pourtant bien allé la chercher à Paris, en se présentant, pour le compte du MRG, à la présidentielle de 1981. Ses 2,2% de voix au premier tour, puis son ralliement à François Mitterrand lui ont valu le ministère de l'Environnement dans le premier gouvernement de gauche de la Ve République. Puis ministre du Commerce en 1984 et