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Libération

Laurent fabius cherche une issue de retour. Blanchi dans l'affaire du sang, le président de l'Assemblée prépare son retour en force au PS, bien décidé à faire entendre sa voix.

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publié le 2 avril 1999 à 0h33

Un seul mot de lui, et c'est reparti. Samedi, lors de la convention

nationale du Parti socialiste, Laurent Fabius dit «son inquiétude» devant la tournure que prend la guerre en Yougoslavie. Et voilà que les détecteurs sismiques du PS, jusque-là guettés par la rouille, se remettent à frétiller. Ainsi donc il revient: plutôt que de soutenir vaille que vaille, haut les coeurs, le choix du gouvernement Jospin de participer aux bombardements, il commence à douter de leur efficacité. Les petites mains fabiusiennes s'activaient pour faire circuler la prose du patron sur toutes les tables et souligner que c'était son premier discours d'homme libre et blanchi, le PS a donc noté une petite secousse. Le procès du sang est tout juste terminé qu'un autre s'ouvre ou plutôt se rouvre: cet homme-là en veut trop. Rien n'a changé.

Cette semaine, Laurent Fabius a vu des amis, réputés grands professionnels de la communication. Ils lui ont redit combien sa parole est sous surveillance et ne lui ont donné qu'un conseil: «Vas-y mollo!» Hier, le président de l'Assemblée nationale a fait le point pendant une demi-heure à Matignon avec Lionel Jospin sur les frappes de l'Otan. Il en est ressorti en déclarant: «Il faut faire bloc.» L'inquiétude demeure, mais ne se dit plus. Retour fracassant. Comment revenir? C'est bien la question qui se pose à lui. Au soir du jugement de la Cour de justice de la République, Laurent Fabius, relaxé, avait lâché un communiqué plutôt bref: «Je ne peux cacher mon émotio