L'Assemblée a achevé, hier, au pas de charge la discussion en
deuxième lecture du Pacs. La droite, elle, a fini comme elle a pu, à quatre ou cinq députés. Thierry Mariani (RPR Vaucluse), qui amusait la galerie depuis mardi, a jeté les armes dès la reprise de la séance, à 9 heures: «Nos concitoyens sont inquiets de la situation internationale, il est un peu surréaliste de débattre du sexe des anges.» Il avait aussi un avion à prendre et a renoncé à défendre des dizaines d'amendements plus ou moins loufoques. Mais il a prévenu: «On ne baisse pas les bras, il ne faut pas qu'il y ait d'erreur d'appréciation. On se retrouvera à la troisième lecture et nous défendrons article par article nos arguments.»
Caricature. Mais avec quelles troupes et quel projet? En six mois de débat, l'opposition n'a pas réussi à sortir de la caricature. Christine Boutin (UDF, Yvelines), qui trouvait «gênant» que l'on débatte du Pacs durant la semaine sainte, est restée cohérente: elle a défendu la position de l'Eglise, hostile à toute reconnaissance de l'homosexualité via le Pacs, du concubinage, homosexuel et hétérosexuel. Hier, elle était la seule représentante de l'UDF pour s'opposer à l'inscription du concubinage dans le code civil. On ne saura donc jamais exactement ce que le reste de l'UDF pense de cette affaire qui révolutionne pourtant la notion de couple dans le droit français. «Le parti de Simone Veil est devenu celui de Christine Boutin», le sarcasme automnal de Patrick Devedjian s'est ainsi t