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Libération

Les cuisines de l'assemblEe corse.Tollé dans l'île après l'alliance droite-indépendantistes.

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publié le 5 avril 1999 à 0h34

Au moins, les nationalistes ne tournaient pas autour du pot. U

Ribombu, l'hebdomadaire de Corsica Nazione, proche du FLNC-Canal historique, publiait début mars la photo d'une brochette d'élus corses sur les marches de la préfecture, frappée d'un robuste slogan: «Sanctionnez les élus collaborateurs.» Et le journal ironisait sur «les Ponce Pilate» de la droite et leur petite cuisine, en supputant que «la soupe devait être bonne». Ils n'y ont pas résisté longtemps: Jean-Guy Talamoni, le chef de file des indépendantistes, a été élu, le 26 mars, président de la commission des affaires européennes à la nouvelle assemblée de Corse. Avec les voix de la droite, et l'appui affiché du président (DL) José Rossi, pas rancunier mais cuisinier en chef de la soupe locale.

«Tribune officielle». C'est un tournant, et en Corse, un tollé. La gauche, pour prendre la présidence de région, avait essayé de s'allier à une partie de la droite pasquaïenne. Pour s'y maintenir, Rossi a opté pour une autre coalition. Pour Paul-Antoine Luciani, le président du groupe communiste, «une étape a été franchie» qui offre à «un parti indépendantiste et partisan déclaré de la violence clandestine» cette «tribune officielle qui lui manquait». «Rien ne peut justifier ce pur opportunisme politique», renchérit Paul Giacobbi, le président radical du conseil général de Haute-Corse. «José Rossi a nommé un homme qui n'a pas renoncé à la violence pour représenter la Corse vis-à-vis de l'Union européenne. C'est extrêmement c