Ruth Elkrief raconte volontiers que, toute petite déjà, au Maroc, elle rêvait d'être grand reporter et de rencontrer des gens célèbres. Qu'interviewer des hommes politiques rejoint sa passion pour l'histoire des idées politiques et l'histoire de France. Que non, décidément, depuis dix-huit ans qu'elle les côtoie, elle ne s'en lasse pas. En toute distance, évidemment. Sans connivence, ça va de soi.
Elle raconte aussi sans façons que, chez elle, on parlait l'arabe, l'hébreu, le français, un peu l'espagnol, et cette diversité intérieure fait sa richesse. Seulement voilà, hier, Ruth Elkrief, 38 ans, faisait la muette. Certes, comme elle le fait depuis 1997 sur LCI, elle assurait son Rendez-Vous de 19h10 avec Dominique Voynet. Mais pas un mot sur son retour à TF1, en septembre, en remplacement de Michel Field dans Public (qui devrait changer de nom). «Non, pas de guillemets aujourd'hui»; «Nous sommes encore en train de définir l'émission, on prend notre temps»; «C'est mon chef qui en parle [Etienne Mougeotte, lire ci-dessus] et c'est mieux comme ça.» Bref, pas moyen d'arracher la moindre citation citable, en clair, une information à celle qui a souvent revendiqué: «Je ne suis pas là pour confesser mes invités mais pour obtenir des infos.»
«Reprenez ce que j'ai déjà dit!» conseille-t-elle. Alors reprenons. Il était une fois une étudiante fraîche émoulue du Centre de formation des journalistes, qui fit ses débuts au Matin de Paris avant d'être repérée en 1987 par Michèle Cotta, qui v