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Libération

Jospin se jette des fleurs face au parterre de Saint-Simon. Les membres de la fondation l'ont accueilli avec déférence.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

Il y a quatre ans, lors de sa précédente venue, les membres de la

fondation Saint-Simon avaient trouvé Jospin «archaïque», «sympathique, mais socialo». A l'époque, il est vrai, l'homme n'était que conseiller général de Cintegabelle et candidat du PS à la présidentielle, même pas certain, alors, d'atteindre le second tour. Hier, changement d'ambiance. Auréolé par ses succès, le Premier ministre a été accueilli avec déférence à l'heure du déjeuner, et les ténors de ce cénacle, Jean-Louis Beffa, PDG de Saint-Gobain, Jean Peyrelevade, PDG du Crédit Lyonnais, Alain Minc ou encore Jacques Lesourne, ancien directeur du Monde, ont posé des questions très respectueuses.

Autosatisfaction. «Bien dans sa peau, austère, mais mordant, avec le sentiment de réussir» ­ dixit un participant ­, Lionel Jospin a répondu aux interpellations avec pas mal d'autosatisfaction, notamment à propos de la croissance: «Les conditions sont bonnes, grâce à nous.» Devant ce parterre libéral, il a vanté sa politique de privatisation: «Je me suis surpris moi-même.» Une fois chauffé, il a enjambé sans peine les haies. La progression de la dépense publique est-elle consubstantielle à la gauche (question de Jean-Louis Beffa)? «Je n'ai pas la religion de la dépense, cela dépend des circonstances.» Les retraites (question de Peyrelevade)? «Ceux qui nous somment d'aller vite sont les mêmes qui n'ont rien fait.» La «troisième voie», façon Blair ou Schröder (question d'Alain Minc)? Ne se voyant pas comme un modèle, Jo