Les contours de la politique budgétaire pour l'an 2000 se dessinent
de plus en plus nettement. La discussion n'avait pu être qu'amorcée jeudi dernier, en réunion de ministres. Hier matin, Lionel Jospin avait donc convié son ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, son homologue des Affaires sociales, Martine Aubry, et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Sautter, au petit déjeuner qui réunit chaque mardi les responsables socialistes autour du chef du gouvernement. Les trois ministres ont délivré un message de rigueur. La dépense de l'Etat sera sévèrement corsetée: elle ne devrait pas progresser de plus de 0,1% dans le budget 2000, soit une quasi-stagnation. «Le redéploiement des crédits et les économies réalisées sur la gestion de la dette nous permettront de conserver des marges de manoeuvre pour mener à bien nos choix politiques», assure pourtant un proche du dossier.
Une telle orientation n'est guère surprenante. Dans le cadre du programme pluriannuel de dépenses publiques transmis en décembre à Bruxelles, Bercy avait déjà indiqué que les charges de l'Etat ne devraient pas progresser de plus de 1% jusqu'en 2002 (hors inflation), soit l'équivalent de la hausse décidée pour le seul budget 1 999. Objectif de ce serrage de vis: réduire le déficit budgétaire (à 2% du PIB en 2000 dans le cas d'une croissance de 2,5%), et, si c'est possible, baisser les prélèvements obligatoires. Le «trou d'air» de l'économie française depuis la rentrée aurait pu changer la donne et in