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Libération

Les européennes gelées par le conflit au Kosovo. La drôle de campagne. Les électeurs se désintéressent, les candidats se font discrets.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

Les élections européennes? Disparues, oubliées avant même d'avoir

vraiment été lancées. A droite comme à gauche, les listes sont engluées dans le conflit du Kosovo, balayées par le flot des réfugiés, laminées par les frappes de l'Otan. «La guerre écrase tout», observe Pierre Blotin, numéro 2 du PCF. «On ne peut pas faire une réunion publique sans que ce ne soit le sujet numéro un», constate un socialiste proche de François Hollande. «Il n'y a plus de campagne», remarque Philippe de Villiers, président du MPF. «Elle devient un peu dérisoire», confirme William Abitbol, président de Demain la France, l'association de Charles Pasqua. «Elle n'intéresse pas les gens. Tout est plié», assure un dirigeant du RPR. «Tout est en veilleuse», ajoute Claude Goasguen, porte-parole de DL et bras droit d'Alain Madelin. «Ce n'est pas la peine d'en parler. La mécanique n'est pas enclenchée», note le député UDF Dominique Paille, qui épaule François Bayrou.

Le constat est général. Pour cause de conflit, les états-majors en sont restés au stade d'une précampagne peu relayée dans les médias. Et aux interrogations. Sur fond de sondages qui indiquent un flottement de l'opinion, déjà bien peu mobilisée par ces élections. Le déclenchement des frappes a fait progresser de 8 points l'abstention, qui est passée de 35 à 43% entre les 17-18 mars et les 26-27 mars. «La guerre prend en otage la campagne électorale. Les gens sont en suspens», explique Stéphane Rozès, directeur des études politiques à CSA, qui cl