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Libération

Les deux FN se disputent même leurs ennemis. Mégrétistes et lepénistes font des mouvements anti-FN un baromètre de leur leadership sur l'extrême droite.

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publié le 8 avril 1999 à 0h32

Internet est riche de surprises. «Nous savons que vous êtes

intéressés par nos initiatives: sachez que nous tiendrons un meeting de la jeunesse nationaliste le jeudi 4 février, à 20 heures, Salle des agriculteurs à Paris.» Signé: le Front national-Mouvement national de Bruno Mégret. En découvrant cet e-mail, les militants du Manifeste contre le Front national, l'association fondée par le numéro deux du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ont franchement rigolé. «C'était un peu gros, un véritable appel à venir manifester contre eux!», sourit Eric Osmond, porte-parole du Manifeste. Rebelote quelques semaines plus tard. «Visitez le site du FNJ réel», clame un message. Un autre se veut ironique: «Comme vous, nous sommes un groupe qui lutte contre l'extrémisme de Monsieur Jean-Marie Le Pen. Pourriez-vous avec, par exemple, votre lettre de diffusion, nous aider dans ce combat salutaire contre l'intolérance, le fascisme et l'obscurantisme?»

«Sac de maison de retraite». Les militants anti-FN, juges de paix du divorce Le Pen-Mégret? Dans leur quête de légitimité, les deux FN en sont réduits à revendiquer la mobilisation de leurs adversaires" Un signe qui ne trompe pas: les dirigeants mégrétistes ne manquent pas d'alerter les rédactions de la moindre contre-manifestation à laquelle ils se heurtent. Et ils ne cachent pas qu'ils en tirent une certaine satisfaction. «Les anti-FN concentrent leurs efforts sur ce qui leur paraît être l'adversaire principal parce qu'ils font la même analyse que