Images. Au premier rang de la grande salle de la Mutualité, Lionel
Jospin et Jean-Pierre Chevènement, le premier penché vers l'autre, occupé à l'écouter, occupé surtout à montrer aux photos et caméras que ces deux-là, décidément, pas même une guerre ne pourrait les séparer. Sur la scène, nouveau décor de campagne: une rose fondue dans le rouge et les «républicains» du Mouvement des citoyens (MDC) fondus chez les socialistes. Samedi, le PS lançait officiellement sa campagne. La veille, François Hollande avait vu Sami Naïr, conseiller du ministre de l'Intérieur, numéro 3 de la liste, et la radicale de gauche Catherine Lalumière, numéro 4, pour lisser les aspérités. Non, chez les socialistes ça ne se passera pas comme chez Robert Hue: nul n'est autorisé à condamner les frappes de l'Otan. Et les amis de Chevènement jouent le jeu sous le regard du patron. Alors qu'en réunion interne du MDC le ton est dur (lire ci-contre), sur les tréteaux de campagne avec les socialistes, on s'assagit. «Devant la catastrophe humanitaire en marche, devant le risque de déstabilisation de la région, devant le risque de voir placer un coin entre l'Europe et la Russie, nous avons en commun la volonté de faire retour au plus vite à la solution politique», a déclaré Naïr. Mieux, le représentant du MDC s'efforce d'effacer d'un coup d'un seul des années de divergences sur la construction européenne. «Si notre liste réunit des sensibilités différentes, elle est fondée sur un accord politique de fond. ["]