Intervention de l'Otan, attaque envers un peuple européen, et
surtout, omniprésence de la tutelle américaine, il n'en fallait pas plus pour que la «nouvelle droite» sorte du bois. A chacune de ses réapparitions, cette nébuleuse, à l'origine de la refondation intellectuelle de l'extrême droite dans les années 70, ressurgit sous un faux nez: un énigmatique «Collectif non à la guerre» doté d'une simple boîte postale à Cormeilles (Val-d'Oise). Pourtant, ni les initiateurs du texte, ni son contenu, ni la plupart des personnalités qui l'ont rallié ne font illusion: intitulé «les Européens veulent la paix!», l'appel émane de la mouvance néodroitière.
Attrape-tout. Il est né dans l'esprit de Laurent Ozon au soir des premières frappes de l'Otan. Président de l'association Nouvelle Ecologie et directeur de la publication Recours aux forêts, cet écologiste proche de la «nouvelle droite» décroche son téléphone pour solliciter son ami Charles Champetier, rédacteur en chef d'Eléments, revue théorique du Grece (1). Les deux hommes écrivent un texte exaltant un antiaméricanisme virulent. L'appel accuse l'Otan de se «métamorphoser en instrument docile des agressions américano-occidentales dans le monde» au «mépris total des règles du droit international». Pas un mot, en revanche, sur les exactions du régime de Milosevic. «Parce que Milosevic n'est pas notre problème: en ex-Yougoslavie, on est dans l'épuration ethnique à tous les niveaux"», prétend Ozon. Alain de Benoist, fondateur du Grece et