Menu
Libération

Tiberi promet de s'énerver si le RPR l'énerve trop. La rupture paraît consommée entre le maire de Paris et son parti.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 avril 1999 à 0h42

Sous les ors du salon Jean-Paul Laurens, à l'Hôtel de Ville, le

maire de Paris fixe son auditoire les yeux dans les yeux. Tout juste un an après la tentative de putsch orchestrée par Jacques Toubon, Jean Tiberi doit à nouveau faire claquer les mots: «Ceux qui s'amusent à recréer un climat inacceptable prennent une responsabilité grave ["].» Si «ces choses fâcheuses continuaient», lui aussi «pourrait dire des choses», prévient-il. Balladur le virtuel. Des menaces donc, proférées vendredi, lors de la présentation des dossiers à venir au Conseil de Paris. Dans l'esprit du maire, elles s'adressent d'abord à Edouard Balladur, candidat virtuel à l'Hôtel de Ville avec la bénédiction de la direction du RPR. Mais ces «choses à dire» ont aussi deux autres destinataires: le parti présidé par Philippe Séguin ­ qui, durant des années, a bénéficié des largesses de la mairie de Paris ­ et l'Elysée ­ toujours prompt à caresser les époux Tiberi dès lors qu'ils se rappellent au bon souvenir de l'ancien locataire de l'Hôtel de Ville. Cette escalade verbale d'un homme plus enclin à encaisser les coups qu'à les distribuer traduit surtout une rupture consommée entre les instances nationales du RPR et les fidèles du maire de Paris (Libération du 3 avril). Candidat à sa succession en dépit de sondages (JDD, Valeurs actuelles) qui le placent très loin derrière ses concurrents potentiels (Balladur, Panafieu, Madelin, Séguin"), Jean Tiberi ne supporte plus de voir les états-majors des partis, relayés