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Libération

Européennes: Lang en vedette américaine. Evincé de la tête de liste PS, il ne renonce pas à un premier rôle.

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publié le 14 avril 1999 à 0h43

Ce soir-là, François Hollande rentre tard. Il revient d'une petite

virée électorale à Bordeaux. Dans l'avion sur le point d'atterrir, il regarde le programme du lendemain. Lever tôt: il est attendu pour la tranche matinale de France Inter. L'oeil du premier secrétaire du PS glisse sur le programme radio. «Tiens, à la même heure, Jack est sur RMC.» Tiens" Il faudra faire avec Jack Lang. Et le Hollande est le dernier à pouvoir s'en plaindre. Jack Lang était son favori pour la tête de liste socialiste lorsque lui-même n'en voulait pas. Maintes fois, il lui a demandé de jouer sa doublure. Après lui avoir déroulé le tapis, il a tiré dessus. Les deux hommes s'en sont expliqué franchement, le premier secrétaire a adopté un profil plutôt bas. Il sait que Lang n'a pas passé l'éponge. L'ancien ministre de la Culture a d'abord fait celui qui regarde ailleurs. Le 16 mars, devant l'Institut d'études politiques de Lille, Lang dit grand bien d'une concurrence verte qui serait d'ailleurs bien incapable de lui rendre la politesse: «Je me se sens en accord avec le discours de Daniel Cohn-Bendit qui, lui, a toujours été présent au Parlement européen où il fait par ailleurs un excellent travail.» Le 23 mars, il petit-déjeune au café Flore avec Robert Hue et Roger Hanin, le beau-frère de François Mitterrand, qui, dès la présidentielle de 1995, avait préféré le PCF au candidat Jospin. Les interprétations vont bon train: ainsi donc, Lang ferait ailleurs ses offres de service. C'est que le compte e