La même retraite pour tous: en présentant les «propositions pour
assurer l'avenir des retraites» du Mouvement des entreprises de France (Medef, ex-Cnpf), Ernest-Antoine Seillière et Denis Kessler, président et vice-président de l'organisation patronale, ont plaidé hier pour une harmonisation complète du régime des pensions: pas au même montant, mais selon le même calcul, que l'on soit fonctionnaire ou salarié du privé, ouvrier ou cadre. Et pour tous après 45 ans de travail.
En ajoutant une dose de dramatisation, le Medef fait donc siennes les conclusions du rapport Charpin, qui prédit une implosion du système français de retraites d'ici 2020 si rien n'est fait pour réajuster son financement. «Ceux qui disent "circulez, il n'y a rien à voir font preuve d'irresponsabilité», estime Denis Kessler, fustigeant la fondation Copernic (gauche radicale) et Henri Guaino, ex-commissaire au Plan, qui jugent ce rapport inutilement alarmiste. Sans surprise, le Medef prône l'instauration de fonds de pension, abondés par des cotisations exonérées sous certaines limites: 8% de la rémunération pour les impôts, 85% du plafond de la Sécurité sociale pour les charges patronales. Une vieille revendication des entreprises, qui y voient un efficace outil de recapitalisation.
Plus audacieuse une «provocation», selon la CGT est l'idée de passer la durée maximale de cotisation à 180 trimestres (soit 45 ans), au lieu des 40 ans en vigueur aujourd'hui: un allongement indispensable afin d'éviter l'augmen