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Libération

Hue: quand sondage rime avec virage. En chute de popularité, il baisse d'un ton contre les frappes de l'Otan.

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publié le 15 avril 1999 à 0h44

«Holà là, ce n'est pas bon!» A la lecture du dernier sondage Ipsos

pour le Point, un proche de Robert Hue s'inquiète: la cote de popularité du secrétaire national du PCF fléchit de 5 points: à 38% contre 43%, en mars. Il est le seul responsable politique à subir une telle baisse. Les mécontents, eux, augmentent de 11 points (1). De quoi faire réfléchir, surtout si l'on met en parallèle les sondages montrant des Français de plus en plus favorables à l'intervention militaire contre la Yougoslavie. Et c'est paradoxalement ce qui rassure ce fidèle «huiste»: «A la seconde lecture du sondage, j'ai été surpris qu'il n'y ait pas plus de désaffection"». Ouf!

Retouche. Sondage rimerait-il avec virage? Dans la rhétorique du numéro un communiste, les enquêtes d'opinion se révèlent souvent comme éléments précurseurs d'une retouche de sa «ligne» politique. Farouchement hostile, à l'origine, à une intervention de l'Otan, qu'il estime sous «tutelle» américaine, Robert Hue reconnaît aujourd'hui qu'il n'est pas en phase avec l'opinion française: «Les images ont beaucoup fait bouger l'opinion. Je suis sensible à cette évolution», a-t-il expliqué, sur Europe 1 dimanche.

Certes, très majoritairement, les électeurs et sympathisants communistes partagent les préoccupations de leur leader; l'antiaméricanisme est partie intégrante de leur identité (lire Libération du 10-11 avril). Le parti semble aussi faire corps. Les traditionnels «opposants» à Hue sont plutôt silencieux, même si en privé certains