Lionel Jospin qui se promène à la convention du PS le week-end
dernier en tenant à la main un sondage sur le Kosovo. Qui dévore les pages «tribunes» des quotidiens pour détecter les évolutions du débat entre intellectuels. Qui, mardi matin, passe plus de quatre heures dans son bureau, avec ses conseillers, pour préparer son intervention à l'Assemblée, pour en soupeser le moindre mot" Ses ministres le racontent: «concentré», «méticuleux», le Premier ministre, avec la guerre, n'a pas changé sa façon d'être. Mais sa guerre à lui est d'abord politique. Plus que jamais, Lionel Jospin est le chef d'orchestre de sa majorité, le gestionnaire de la communication gouvernementale, le metteur en scène de son image. Et ses cogitations stratégiques ne portent pas tant sur les dangers d'une intervention au sol que sur les moyens de gagner la bataille de l'opinion. De bétonner le front intérieur.
«Le bon élève». Certes, Matignon vit au rythme du Kosovo. Deux notes parviennent chaque jour au Premier ministre et à ses collaborateurs. Une réunion fait le point chaque soir en présence de responsables de la Défense et des Affaires étrangères et d'un représentant de l'Elysée. Le chef du gouvernement participe aux conseils restreints à l'Elysée, téléphone à ses homologues européens les contacts avec les présidents Eltsine et Clinton sont l'apanage de Jacques Chirac. Il s'efforce d'y faire entendre sa petite musique, en particulier sur la question des réfugiés, où il estime avoir eu raison avant to