C'était à prévoir. Le rapport Charpin sur les retraites que le
commissariat au Plan doit remettre le 27 avril au Premier ministre, sert aujourd'hui d'alibi à l'ire des actuels pensionnés, pas du tout concernés par les réformes à venir . A l'appel de la Fédération européenne des retraités et personnes âgées (Ferpa), ils ont hier sorti les banderoles un peu partout en France. 400 manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Paris, 2 000 à Lyon, un millier à Nice, un demi-millier à Marseille. Manifestations symboliques et slogans révélateurs: indexation des retraites sur les salaires (et non plus sur les prix), maintien du pouvoir d'achat, augmentation des minima de pension et des pensions de réversion, rétablissement de l'abattement fiscal de 10%" Des réclamations plus corporatistes que véritablement soucieuses de l'avenir du système par répartition.
Régimes plombés. Le rapport Charpin, c'est d'abord un sombre diagnostic: en l'absence de réforme, les actuels actifs et plus particulièrement ceux qui travaillent dans le secteur privé verront s'effondrer leur pouvoir d'achat, une fois sonnée l'heure de la retraite. En effet, à partir de 2006, la proportion entre le nombre d'actifs et le nombre de retraités va se dégrader sensiblement. Aujourd'hui, 10 actifs cotisent pour 4 retraités; en 2040, sous l'effet conjugué du départ en retraite des générations du baby-boom et de l'allongement de l'espérance de vie, 10 actifs devront financer les pensions de 7 retraités. De qu