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Libération

Le front anti-yankee de Bruno Mégret. Lors d'un meeting du FN-MN, un orateur a souhaité la victoire de la Serbie.

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publié le 17 avril 1999 à 0h47

Un salon douillet de l'hôtel Concorde- Lafayette à Paris, un décor

représentant un Pac-man étoilé lancé à l'assaut du continent européen, le slogan «Clinton, touche pas à l'Europe» au fronton de son pupitre, c'est le cadre qu'a choisi Bruno Mégret, jeudi soir, pour entrer en guerre" contre les Etats-Unis. «Les Américains sont l'ennemi!», s'est exclamé le président du FN-MN devant environ 500 personnes en faisant des Etats-Unis «la patrie du mondialisme». Qualifiant les frappes de l'Otan au Kosovo de «vulgaire et sanglante opération de police du nouvel ordre mondial», Mégret a souhaité que la France sorte de l'Otan et prôné l'instauration d'une «alliance militaire européenne qui organise la coopération entre les armées européennes».

Evacuant la justification de l'intervention occidentale par «le respect des droits de l'homme», Mégret a lancé: «Alors pourquoi ne pas bombarder Istanbul à cause de la répression kurde? Et Pékin à cause de la répression des Tibétains?» «Et Tel-Aviv?», a grondé la salle dans un cri du coeur. «Et Tel-Aviv à cause de la répression des Palestiniens"», a repris Mégret avant de lancer: «Est-ce que les Américains iront bombarder Paris, Lyon ou Marseille parce que la République française refusera d'accorder l'autonomie à des populations maghrébines devenues majoritaires?» Tout à sa fougue antiaméricaine, Bruno Mégret n'a pas eu un mot pour condamner les exactions commises par le régime de Milosevic.

Cible à la boutonnière, les orateurs précédents en avaient