Amiens envoyé spécial
Une réunion de chasseurs prévoit toujours le petit «en-cas», indispensable à l'ambiance. Même avant un meeting politique. Les 1 500 fusils venus rejoindre, samedi soir, le cirque Jules-Verne à Amiens pour la présentation de la liste Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT) pour les européennes n'avaient pas oublié les «munitions». Histoire de se mettre dans l'ambiance, les «canons» ont été servis à répétition à l'arrière des voitures ou sur les bancs du jardin public voisin. Devant une assistance aussi attentive qu'une chambrée de conscrits en bordée, Jean Saint-Josse, tête de liste et président du mouvement CPNT, avait troqué, lui, l'habit de chasseur pour celui de défenseur de la ruralité et d'un aménagement du territoire plus équilibré. «Aujourd'hui, les politiciens privilégient les villes parce que c'est là que sont les voix. Nous voulons une Europe des différences et pas une Europe unique, une Europe qui respecte les identités des régions et des nations où ce sont les élus qui décideront et pas les technocrates», a répété celui qui a l'espoir de dépasser «le plancher des 6%» de voix. Dans le débat entre défenseurs de la souveraineté nationale et partisans de l'intégration européenne, Saint-Josse défend une «liste Clochemerle», où son village vaut davantage que l'Europe. L'ennemi est l'«intégrisme vert» accusé de «vouloir détruire toutes nos traditions. Si on crée un espace communautaire, on raye nos frontières et on gomme nos différences». Haro