Menu
Libération

En Alsace, KO électoral du FN face à un mégrétiste bien implanté. Ce dernier rencontrera au second tour un radical de gauche «sans étiquette».

Article réservé aux abonnés
publié le 20 avril 1999 à 0h44

Strasbourg, de notre correspondante.

C'était une première: jamais encore, depuis l'éclatement du Front national en décembre dernier, mégrétistes et lepénistes ne s'étaient affrontés dans un scrutin. C'est désormais chose faite. Dimanche, le premier tour de la cantonale partielle de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin) s'est terminé par le KO complet du lepéniste estampillé, Alain Coeudevey, (2,24%) devant le mégrétiste Christian Chaton qui, avec 25,05% des suffrages, arrive en tête des huit candidats en lice pour pourvoir le fauteuil de Raymond Hestin (divers droite), décédé. Il disputera le second tour, dimanche prochain, au radical de gauche Jacques Loëss (20,52%). Celui-ci, qui s'est présenté «sans étiquette» tout au long d'une campagne très centriste, a d'emblée reçu le soutien des candidats malheureux de la droite parlementaire, résignée à perdre un canton qu'elle détenait depuis 35 ans. Dès dimanche soir, Bruno Mégret lançait un appel à «tous les électeurs de droite», priés de «reporter leurs voix sur M. Chaton pour faire barrage à la gauche». Le FN lepéniste en était, lui, réduit à dénoncer une captation d'héritage en constatant la fuite de son fonds de commerce électoral.

Il y a certes les circonstances locales: l'ami de Jean-Marie Le Pen était un parfait inconnu d'une vallée vosgienne où Christian Chaton, déjà conseiller régional, fait ses griffes depuis de longues années. Mais le scrutin de dimanche montre surtout que les soubresauts qui agitent l'extrême droite depuis