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Libération

Jospin détaille à ses ministres l'addition de la rigueur. Au menu du budget 2000, légère hausse des crédits, baisse des déficits et stabilité de l'impôt.

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publié le 20 avril 1999 à 0h45

Le suspens a fait long feu. Lundi matin, chaque ministre a trouvé

dans son courrier les lettres de cadrage que Lionel Jospin a attendu ce week-end pour parapher. C'est sans grand enthousiasme qu'ils ont décacheté une enveloppe dont beaucoup soupçonnaient déjà l'amère teneur: la rigueur budgétaire est au programme du budget 2000. L'an prochain, les charges de l'Etat seront gelées et, si elles augmenteront sur le papier de 0,9%, ce n'est que sous l'effet mécanique de l'inflation. Pour adoucir les moeurs gouvernementales, Lionel Jospin a immédiatement assorti ce premier mot d'ordre d'un second: les ministères dépensiers qui, chaque année à pareille époque, se lancent dans d'interminables palabres pour obtenir une rallonge budgétaire du ministère des Finances auront un petit peu de grain à moudre. Leurs crédits augmenteront en moyenne de 0,3% (hors inflation), grâce aux économies réalisées sur la gestion de la dette. Car pour la première fois depuis une vingtaine d'années, sous l'effet conjoint de la réduction du déficit budgétaire et de la baisse des taux d'intérêt, les intérêts payés par l'Etat au titre de sa dette vont diminuer en l'an 2000. Symboliquement, certes: ils représenteront tout de même 235 milliards de francs, soit 2 milliards de moins seulement qu'en 1999. Mais le mouvement est amorcé.

Priorités. Jospin invente donc la rigueur light. En 1997, le gel des dépenses décidé par Alain Juppé dans un contexte où les intérêts de la dette continuaient de croître s'était en