Coup de chaud dans la «gauche plurielle». Et une interrogation: une
intervention terrestre des forces de l'Otan au Kosovo peut-elle bouleverser la donne au sein de la majorité? Tour à tour, les communistes et les amis de Jean-Pierre Chevènement (qui, lui, continue à garder un silence de plomb sur la guerre, au moins en public) viennent de rappeler haut et fort qu'il faudra compter sur leur avis dans l'hypothèse d'une attaque au sol. Robert Hue l'a répété vigoureusement, hier: «Une intervention terrestre nous placerait au bord de l'abîme. Les communistes prendraient alors toutes leurs responsabilités», affirme le secrétaire national du PCF dans un entretien au Midi libre. Autrement dit, les communistes seraient prêts à démissionner du gouvernement et à quitter la majorité de gauche? Pas du tout! «Ce n'est pas une annonce de crise», s'empressait-on de minimiser hier, place du Colonel-Fabien. «Nous sommes contre une intervention terrestre. Nous le disons.» Une sorte d'interview «préventive», selon Pierre Bottin, numéro 2 du PCF. La question de l'intervention terrestre «va se poser», ajoute-t-il. Autant, par anticipation, faire entendre les craintes communistes et leur opposition à une telle perspective. «Je suis convaincu que notre voix sera entendue. C'est la voix de la raison», plaide ainsi Robert Hue.
Garde-fou. Ses inquiétudes, le leader communiste n'a pas manqué de les redire à Lionel Jospin, qu'il a rencontré lundi. Des inquiétudes, à en croire les communistes, partagées p