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Libération

Madelin risque gros à suivre Sarkozy. L'identité des libéraux s'en trouve fragilisée.

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publié le 23 avril 1999 à 0h25

D'une tutelle à l'autre. L'émancipation d'Alain Madelin aura été de

courte durée. L'ancien ministre de l'Economie et des Finances avait quitté l'UDF au printemps dernier pour gagner son indépendance. Il se retrouve un an après scotché aux basques du RPR. Et en subit les secousses internes. Parti derrière Séguin dans la course aux européennes, il a changé de partenaire et court aujourd'hui en tandem avec Sarkozy sans avoir eu son mot à dire. Quand il a hésité à laisser le député du Nord Philippe Vasseur prendre à sa place la deuxième position de la liste RPR-DL, il a dû rapidement se résoudre à un constat d'impuissance: «Je n'ai pas le choix, je dois y aller moi-même.»

Démocratie libérale joue une partition écrite par d'autres. Et elle est risquée. La désertion de Séguin n'a pas fait de bien à la liste d'union. Si, au soir du 13 juin, la liste RPR-DL enregistre un score décevant, Madelin sera directement atteint par l'échec. Mais même dans le cas contraire, il n'est pas au bout de ses peines. Le RPR peut être un allié bien envahissant et Nicolas Sarkozy n'a jamais caché, avant sa désignation comme président par intérim du RPR, qu'il voit en DL «une annexe du RPR» pour les petits patrons et les commerçants.

Subtil distinguo. Les amis du député-maire de Redon font mine de ne pas prendre la menace au sérieux. «Sarkozy aura déjà assez à faire avec le RPR qui est loin de lui être entièrement gagné», assure l'un d'eux. Mais en liant leur destin à celui des gaullistes, les libéraux pr