«Raseur», «malhonnêtes» «bandit», «Salaud»! Le gratin des architectes français débattait vendredi dans l'ancienne cinémathèque du Palais de Tokyo. Sans aménité. Organisé par l'Institut français d'architecture, ce débat prétendait dépasser la polémique déclenchée par l'architecte Jean Nouvel (Libération du 6 mars 1999), sur la conservation de l'île Seguin et des terrains Renault de Boulogne-Billancourt. L'enjeu est de taille: ces 50 hectares de friches industrielles lovées dans un méandre de la Seine sont le dernier grand morceau de ville à bâtir aux portes de Paris. Et il y a urgence: Renault, propriétaire des lieux, veut tirer profit de ce jackpot foncier estimé à «un milliard de dollars». Et les communes détentrices des règles d'urbanisme sont en passe de modifier leur plan d'occupation des sols. En préambule Dominique Perrault (architecte de la Bibliothèque nationale de France) avait pourtant souhaité «que l'énergie que les architectes mettent à se démolir entre eux» soit dirigée vers un échange constructif d'idées. Deux heures plus tard, Paul Chemetov (ministère des Finances à Bercy), en vieil habitué de la rhétorique, concluait à son impossibilité en mentionnant les deux affiches de film suspendues à l'entrée de la cinémathèque: le Sauvage et la Grande Illusion. «C'est parce que vous êtes mal que vous réduisez le débat. Car vous savez très bien que quand on parle du fond, vous êtes encore plus mal», lance Jean Nouvel (Institut du monde arabe) en riposte aux insultes lan
Archis contre Nouvel sur l'île Seguin
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publié le 24 avril 1999 à 0h26
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